La 9e édition du Prix Philibert Vrau de l’économie du bien commun 2022 a récompensé 4 entrepreneurs au parcours singulier et animés par la volonté de placer la dignité de l’homme au cœur de de leur réflexion et de leur action au quotidien.
Prix Philibert Vrau de l’économie du bien commun
Maxime Pawlak, cofondateur d’Eloi
Après 15 ans dans l’informatique et plusieurs créations d’entreprises, l’arrivée de sa 3ème fille, porteuse d’un handicap génétique, le confronte à la vulnérabilité et le pousse à s’engager au service de la transition écologique et sociale.
Maxime cède sa structure dans l’informatique et fonde Eloi en 2019 avec François Moret. Eloi est une société à mission qui souhaite « contribuer à donner aux agriculteurs des moyens pour soigner la terre et les Hommes » en proposant des solutions nouvelles pour la transmission des fermes et l’installation pérenne de porteurs de projets en agro-écologie. Eloi promeut notamment le concept de « grappes de fermes agro-écologiques », primé à plusieurs reprises par le monde agricole1, qui permet la reprise d’une ferme par plusieurs repreneurs indépendants mais complémentaires. Eloi permet l’installation de projets en agriculture ou en transformation à la ferme en proposant des unités foncières adaptées sur des fermes transmises ou diversifiées. La société à mission démultiplie ainsi les opportunités de reprise des fermes bloquées dans leur transmission.
Eloi a levé des fonds à deux reprises pour assurer son développement, dans un contexte d’urgence liée à la détresse des cédants, au renouvellement des générations agricoles et à la nécessaire transition vers une agriculture plus durable.
Lors des élections régionales de 2021, Maxime interpelle les politiques au travers des “Entretiens Laudato Si’” sur la question des liens entre la crise environnementale et la crise sociale.
En 2022, il écrit un spectacle musical « Papa, mon handicap et moi » qui illustre le pouvoir transformatif positif du handicap. Il prend, en octobre 2022, la présidence de la nouvelle commission « Conversion écologique » des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens.
Prix de l’économie sociale et solidaire
Jean-Baptiste Nouailhac, Directeur général du Réseau Excellence Ruralités
Jean-Baptiste Nouailhac, cofondateur d’Excellence Ruralités, crée le Cours Clovis à La Fère dans l’Aisne en 2017. Pour enrayer le décrochage scolaire dans la France dite périphérique, Jean-Baptiste souhaite redonner le goût d’apprendre à des jeunes souvent en perte de repères. Pour ce faire, il a institué plusieurs règles : port de l’uniforme, interdiction d’utiliser les téléphones portables et vouvoiement généralisé. Elle accueille aujourd’hui une centaine d’élèves du CP à la troisième. Ce modèle est un succès : un deuxième collège a ouvert ses portes en Charente à la rentrée 2022.
Prix du jeune dirigeant
Martin Breuvart, président de Lemahieu
Après cinq années passées en Chine, Martin Breuvart a racheté avec son associé l’entreprise textile Lemahieu, située à Saint André-lez-Lille. Très engagée pour le « made in France », Lemahieu propose des vêtements et sous-vêtements en matière upcyclée et en coton bio issu à 100% de l’agriculture biologique. L’entreprise prône un juste équilibre entre « économiquement viable, socialement juste et environnementalement bon ». Elle a reçu de nombreux labels dont « Entreprise du patrimoine vivant » et « France Terre Textile », gages d’une production locale, d’une grande qualité et d’un savoir-faire d’excellence. L’entreprise emploie 150 collaborateurs et produit plus d’un million de pièces par an.
Prix coup de cœur du Jury
Bernard Streit, fondateur d’Action Philippe Streit
Bernard Streit, ex-PDG de Delfingen, crée l’association Action Philippe Streit à Anteuil dans le Doubs en 2019. Fondée à la demande de son frère Philippe, lui-même en situation de handicap, l’association accueille des entreprises telles que Le Bon Coin, Carglass ou Randstad qui embauchent des personnes en situation de handicap. Covoiturage, aide à la recherche d’un logement, possibilité de consulter un kinésithérapeute sur place : tout est mis en œuvre pour que les collaborateurs travaillent dans les meilleures conditions. Tout un écosystème s’est construit dans l’ancien bâtiment logistique de Delfingen : après l’installation d’une micro-crèche, un centre médico-sportif, un restaurant, deux salles de soin et une salle de spectacle sont à venir. L’association compte déjà 65 emplois à ses collaborateurs et vise 150 emplois supplémentaires d’ici deux ans.